La machine climatique

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  • 1- La vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre, pourquoi n’en parle-t-on pas?

    Les quantités de vapeur d’eau directement émises par les activités humaines sont négligeables. Par contre, le réchauffement de l’atmosphère lui permet de contenir plus de vapeur d’eau qu’avant,essentiellement par évaporation au dessus des océans,ce qui a comme conséquence d’amplifier le réchauffement (rétroaction positive). On ne peut pas agir directement sur la vapeur d’eau, ce qui explique qu’on en parle peu, mais les modèles climatiques tiennent bien compte de l’augmentation de la teneur en vapeur d’eau dans l’atmosphère au fur et à mesure que la température de l’air augmente.
  • 2- Pourquoi parle-t-on toujours du CO2 ?

    Parmi les gaz à effet de serre émis par les activités humaines, celui qui a le plus d’action sur le climat est le gaz carbonique ( CO2), responsable de 60 % de l’augmentation actuelle de l’effet de serre. Sa durée de vie dans l’atmosphère est très longue. C’est donc bien lui qui agit le plus sur notre climat et c’est la raison pour laquelle on parle beaucoup du CO2 mais il y a d’autres gaz à effet de serre comme le méthane (CH4) ou le protoxyde d’azote (N2O)

  • 3- Quel est le rôle de l’océan dans le changement climatique

    L’océan a un rôle régulateur très important en répartissant,comme l’atmosphère, la chaleur des régions tropicales vers les moyennes et hautes latitudes. Il stocke beaucoup plus de chaleur que l’atmosphère et a absorbé au cours des dernières décennies plus de 90% de l’excès d’énergie accumulé par la planète à cause de l’augmentation des concentrations des gaz à effet de serre. Par contre il mettra très longtemps à retrouver sa température initiale. L’énergie thermique absorbée est transportée avec des constantes de temps qui peuvent se compter en mois pour les courants superficiels et atteindre de l‘ordre du millier d’années pour les courants profonds. Cette grande capacité de stockage et cette forte inertie lui permettent d’amortir les variations brutales que pourrait subir l’atmosphère à la suite de violentes éruptions volcaniques ou de très fortes perturbations associées aux activités humaines.
  • 4- Le risque d’arrêt du Gulf Stream est-il réel ?

    Le Gulf Stream ne peut pas s’arrêter parce plus des ¾ de son intensité est due à l’effet du vent sur le courant marin. Mais il pourrait être ralenti et se déplacer vers le sud si sa composante liée aux changements de densité de l’eau, et donc de température et de salinité, s’arrêtait. Les projections actuelles faites par les climatologues ne montrent pas d’arrêt de cette composante au cours de ce siècle mais parfois un fort ralentissement. Il n’en résulte toutefois pas de glaciation en Europe d’ici 2100 parce que le réchauffement du à l’augmentation des gaz à effet de serre l’emporte sur le refroidissement lié au ralentissement du Gulf Stream. 

  • 5- Ce sont les Chinois qui émettent le plus de GES, pas les Français !

    Bien entendu, les grands pays, comme la Chine ou les États-Unis, émettent plus de gaz à effet de serre que les petits. Pour comparer les pays le calcul doit être rapporté au nombre d’habitants. Les pays pétroliers et les pays développés sont en tête des pays émetteurs de gaz à effet de serre. Le rapport va de 0,1 tonne de CO2 par an et par habitant en Somalie à 45 tonnes au Quatar. Un chinois émet actuellement à peu près la même quantité de CO2 qu’un européen moyen (5,5tCO2).
    L’empreinte carbone qui prend en plus en compte, pour chaque pays, les émissions liées à la production des biens consommés par ses habitants et l’ensemble des gaz à effet de serre, donne des écarts encore plus importants. Pour la France, l’empreinte carbone s’élève à 11 tonnes d’équivalent CO2 par an (en 2015) et par habitant. C’est supérieur à l’empreinte carbone d’un chinois.
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  • 6- Certaines régions du monde ne se réchauffent pas

    Il peut exister quelques régions où la température n’a pas progressé ou voire même a baissé faiblement depuis le début du XXe siècle, comme en bordure de l’Antarctique de l’Est ou au large du Canada. Cela ne remet pas en cause le réchauffement de la planète car la température augmente dans presque tous les pays et sur la plupart des régions océaniques ce qui fait monter la température moyenne au niveau mondial.
  • 7- Le niveau de la mer monte, pourquoi ? Et jusqu’où peut-il monter ?

    En se réchauffant, l’eau des océans se dilate, ce qui fait monter le niveau de la mer. Les glaciers terrestres et la calotte polaire du Groenland fondent ce qui amène un surplus d’eau dans la mer. En Antarctique, c’est plutôt le glissement des glaciers vers la mer qui contribue à l’élévation du niveau marin. Les projections climatiques donnent une estimation probable de cette élévation à la fin du siècle entre 30 cm et 1m10 selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.
  • 8- Quel est le lien entre la couche d’ozone et le changement climatique ?

    Les deux phénomènes sont largement indépendants. Le trou dans la couche d’ozone (qui nous protège des rayons ultra-violets issus du soleil) était provoqué par l’utilisation de gaz CFC (Chlorofluorocarbone) pour les réfrigérateurs et congélateurs. Ces gaz ont cessé d’être produits, remplacés par d’autres plus neutres vis à vis de l’ozone. On estime que la couche d’ozone devrait se reconstituer dans le milieu de ce siècle. L’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, en refroidissant la haute atmosphère où se situe la couche d’ozone, a cependant pour effet de retarder cette reconstitution. Par contre les substituts des CFC sont des gaz à effet de serre.
  • 9- Il y a eu déjà des anomalies climatiques au temps du Moyen âge ou de la Révolution, l’homme n’y était pour rien

    En effet les anomalies climatiques du dernier millénaire sont bien d’origine naturelle mais elles n’ont pas touché l’ensemble de la planète comme c’est le cas actuellement.. Contrairement à ce qui est parfois affirmé, les fluctuations solaires ne sont pas la cause dominante de tous ces changements. Pour le petit âge glaciaire (de 1450 à 1850 environ) il est probable qu’un nombre plus important d’éruptions volcaniques en soit la cause principale. Les poussières envoyées dans l’atmosphère interceptent le rayonnement solaire et refroidissent l’atmosphère et la surface. Concernant la révolution française, d’après des historiens du climat, un des facteurs de déclenchement serait la succession d’événements météorologiques extrêmes en 1788 et 1789 (orage en juillet 1788 suivi d’un hiver exceptionnellement froid) à cause de leurs effets sur les récoltes et le prix du blé. 

  • 10- Peut-on avoir confiance dans les modèles climatiques alors que les prévisions météo cessent d’être fiables au delà de 15 jours d’échéance?

    Les modèles climatiques n’essaient pas de prévoir le temps qu’il fera tel jour ou tel mois dans le futur mais le type de climat qu’on aura dans une période de 20 ou 30 ans. Les améliorations faites sur les modèles depuis 30 ans permettent de confirmer les résultats précédents. Par ailleurs, ils sont capables de reconstituer le climat passé, en particulier du siècle dernier, de manière très correcte. Tous les modèles développés au monde (une cinquantaine) indiquent un réchauffement planétaire d’ici 2100. Ils diffèrent surtout par l’amplitude simulée de ce réchauffement. 

  • 11- Comment connaît-on la température il y a 1000ans alors que le thermomètre n’existait pas ?

    Pour connaître la température dans les périodes anciennes, on utilise de nombreux indices : la largeur et la densité des cernes des arbres les plus vieux, les sédiments des lacs, les coraux, les documents écrits sur le prix des denrées alimentaires ou les dates des vendanges, etc…. Pour les périodes encore plus anciennes, on analyse la glace accumulée depuis des millénaires dans les glaciers de montagne, en Antarctique ou au Groenland. Tous ces indices se complètent et donnent une bonne idée de la température dans le passé. 

  • 12- Une température moyenne de la Terre cela n’existe pas!

    Effectivement la température moyenne mondiale n’a pas de réalité physique, pas de lieu sur terre à qui l’attribuer. Elle est obtenue en faisant une moyenne des températures de plus de 1500 points répartis sur tout le globe. Suivant le nombre de points ou leur répartition, les résultats peuvent légèrement différer suivant les centres de recherche en météorologie qui la calculent. Mais ils travaillent ensemble et vérifient leurs méthodes de calcul ce qui permet d’avoir une grande confiance dans les résultats.
    La température moyenne mondiale est un indicateur statistique qui a le mérite de mettre en évidence la tendance générale de l’évolution des températures.