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• 1- Sur quelles données et avec quels moyens les scientifiques arrivent-ils à faire des prévisions sur le climat pour les décennies à venir ?

  C’est la modélisation informatique qui permet de simuler le système climatique et de faire des projections pour l’avenir. Les mécanismes physiques en jeu sont assez bien compris. On fait désormais intervenir l’atmosphère, l’océan, les glaces, la couverture végétale, les transformations chimiques etc.. Les conditions initiales sont peu importantes : on peut partir du temps au janvier 2000 ou au 15 mars 2010, les résultats en 2100 seront les mêmes.

• 2- Le niveau de la mer ne monte que de quelques millimètres par an, pourquoi des montées de plusieurs mètres sont-elles prévues pour les décennies à venir ?

  L’océan s’est élevé de 19cm au XIXème siècle, soit 1,9mm par an en moyenne. Par contre depuis les années 2000 on est plutôt à 3,5mm par an. Les modèles pris en compte par les experts du GIEC annoncent au maximum 1,10m d’ici 2100. Les prévisions annonçant plusieurs mètres ne sont pas étayées scientifiquement.

• 3-Pourquoi le réchauffement climatique actuel, n’est pas pareil que les changements climatiques naturels de la Terre ?

  Le climat varie en fonction de facteurs naturels à différentes échelles de temps. Par exemple, l’alternance des périodes chaudes (interglaciaires) et froides (glaciaires) tous les 100000ans (le dernier maximum glaciaire il y a environ 20000ans) est liée à la variation des paramètres orbitaux de la terre. La variabilité du climat sur le dernier millénaire peut s’expliquer par la variabilité des éruptions volcaniques, la variabilité solaire et la variabilité interne au système climatique. Ce qui est nouveau et qui a été démontré par les scientifiques, c’est que le réchauffement climatique depuis le milieu du XXe siècle ne peut pas s’expliquer par des facteurs naturels mais est essentiellement dû aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

• 4-Comment déterminer les influences qu’ont les conséquences du réchauffement climatiques les unes sur les autres ?

  Les modèles climatiques sont désormais très complexes et ils prennent en compte la plupart des déterminants du climat : l’atmosphère, l’océan, les glaces, la végétation, l’occupation du territoire par les humains, la chimie de l’atmosphère. On arrive ainsi à cerner les différentes conséquences, celles qui accélèrent le réchauffement – les rétroactions positives- et celles qui le ralentissent – les rétroactions négatives-

• 5- Qu’est-ce qui fait varier le climat ?

  Les déterminants du climat sur le dernier million d’années sont : les paramètres astronomiques de la terre par rapport au soleil (variation sur plusieurs dizaines de milliers d’années), l’occupation du sol par les activités humaines, les courants marins et les éruptions volcaniques ( sur des périodes allant de quelques mois à quelques années ) la composition de l’atmosphère, c’est à dire les gaz à effet de serre.

• 6- Le réchauffement climatique continue t-il de s’accélérer ou il y a quand même une tendance à la baisse ?

  Le réchauffement planétaire continue. Les sept dernières années de 2015 à 2021, ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

• 7- Quel est l’impact climatique des traînées d’avions  ?

  Cet impact est faible. Après des années de recherche et de discussions, il est désormais admis que les traînées d’avions (qui sont des cristaux de glace) augmentent l’effet de serre et donc l’impact de l’aviation sur le climat.

• 8-Quant à commencé le changement climatique ?

  Les émissions de Gaz à effet de serre ont commencé à augmenter de manière significative à partir du moment où on a utiliser massivement le charbon puis le pétrole ? On peut dater cela aux alentours de 1850. La trace se retrouve à partir de 1880 ou 1900 sans les températures de l’air.

• 9- Comment sera le climat dans les années à venir 2050/2100 ?

  Cela dépend des émissions de gaz à effet de serre. Jusqu’en 2050, les changements resteront limités, même dans le cas où nous ne limitons pas les émissions. Par contre à partir de 2050, les trajectoires se séparent. Pour la France métropolitaine, on peut s’attendre à un réchauffement de 2,5 à 3°C dans le cas le plus favorable. Les précipitations varieront peu sauf à proximité de la méditerranée où elles baisseront en particulier l’été. Par contre l’augmentation des températures va assécher les sols et il y aura des pariodes de sécheresse du sol nettement plus longues et plus intense qu’actuellement

• 10- Malgré tous les points négatifs liés au réchauffement climatique, il y aurait-il des avantages à ce phénomène ?

  Il y a effectivement quelques points positifs au réchauffement planétaire. Pour la France par exemple, les besoins en chauffage l’hiver sont moins importants. L’Angleterre va pouvoir cultiver de la vigne. Cependant les conséquences négatives sont bien plus importantes que les conséquences positives pour les activités humaines.

• 11- Les activités humaines sont-elles les seules responsables ?

  Le réchauffement actuel est bien responsable du réchauffement actuel. Aucune cause naturelle ne peut le justifier. Si on ne tient pas compte des activités humaines, la modélisation du climat de 1900 à 2020 ne reproduit pas ce qui s’est réellement passé.

• 12- Quelle est la meilleure solution afin de lutter contre ? 

  C’est en baissant nos émissions de gaz à effet de serre, dioxyde de carbone, méthane, que nous pourront limiter le changement climatique et stabiliser le climat

• 13- Quelle serait la solution finale pour remédier efficacement au changement climatique ?

  Ne parlons pas de solution finale. La solution principale et la plus efficace est la diminution de notre utilisation des énergies fossiles. Mais il faudra aussi développer les énergies renouvelables.

• 14- Pourquoi le monde ne prend-il pas conscience du changement climatique ?

  Il faut dissocier savoir et prendre conscience. On sait que fumer fait prendre un risque sur la santé. Mais bien des gens n’en ont pas conscience en fumant. Il y a surtout une très forte résistance aux changements de notre vie qui nous empêche d’agir contre le changement climatique

• 15- Comment expliquez-vous le fait que les hivers sont de plus en plus froids ?

  Les hivers en France suivent la tendance mondiale et sont plus doux. Le réchauffement n’est pas le même selon les saisons, les étés se sont plus réchauffés que les hivers. Par contre un hiver plus doux peut connaître une courte période froide ou très froide sans que cela remettre en cause la tendance. Rappelons que l’on parle du climat, c’est à dire la moyenne des situations météorologiques sur une longue période.

• 16- Quels sont les objectifs aux niveaux (, National, Mondial) pour les années avenir pour éviter une dégradation du climat ?

  Les objectifs de la France sont : pour 2030 , baisse des émissions de 40% avec 32% d’énergies renouvelables (L’Europe souhaite que nous passions à 55% )
  pour 2050 : atteindre la neutralité carbone c’est à dire ne pas émettre plus de GES que ce que la biosphère peut absorber

• 17- Quels phénomènes météorologiques extrêmes sont les plus risqués pour la vie sur Terre ?

  Il est impossible de donner une classification des risques. Les phénomènes extrêmes sont toujours localisés à une partie de la planète : cyclones, inondations, sécheresses, incendies. Tous les pays ne sont pas touchés en même temps. De plus ce n’est pas la vie qui est menacée mais les sociétés humaines qui seront fragilisées, entraînant des pertes humaines. Dans ce contexte, les pays très peuplés dans des régions fragiles, comme les deltas des grands fleuves ou des territoires manquant déjà d’eau, ont le plus à perdre.

• 18- Le climat en FRANCE pourrait-il changer totalement d’ici quelques années si le changement climatique n’est pas maîtrisé ?

  Le climat d’une région dépend de son altitude, de sa latitude, de sa distance à l’océan etc.. Toutes ces caractéristiques géographiques ne vont pas changer. Le climat des régions françaises sera plus chaud mais il y aura toujours des hivers pluvieux et parfois de la neige , des printemps et des automnes. Nous parlons donc d’un décalage des climats plutôt que d’un bouleversement..

• 19- Pensez-vous que au niveau national les mesures prises sont suffisante pour la lutte contre le dérèglement climatique ?

  Les mesures annoncées ne sont pas suffisantes pour limiter le réchauffement à +2°C. Nous sommes sur une trajectoire qui nous amènerait à +3°C en 20100 (en moyenne mondiale) Il est demander aux pays de réviser leurs engagements en 2023 ou 2024, cela doit être décidé lors des prochaines COP (conférence des pays)

• 20-Faut-il lutter ou s’adapter au réchauffement climatique ?

  L’action en matière de climat doit combiner la lutte, c’est à dire limiter nos émissions de GES (c’est l’atténuation) et diminuer ses conséquences en s’adaptant. Il faut mener ces deux types d’action en même temps.

• 21- Quels instruments utilisez-vous pour mesurer le réchauffement climatique ?

  C’est la température de l’atmosphère qui est le meilleur indicateur du réchauffement. On dispose de mesures fiables depuis 1850 environ. Pour remonter plus loin dans le passé, on utilise des proxy, c’est à dire des informations qu’on peut relier aux conditions météorologiques d’un lieu donné. Par exemple le prix du blé dans le passé, les cernes de croissance des arbres, les pollens déposés dans les sédiments au fond des lacs, l’analyse des carottes de glaces ou de sédiments marins.

• 22- Quel sera le rôle d’un futur technicien mesures physiques pour lutter contre/mesurer le réchauffement climatique ?

  Si la température de l’air est le meilleur indicateur du réchauffement climatique, d’autres mesures sont utiles, en particulier pour mesurer ses conséquences : élévation du niveau de la mer, recul des glaciers, acidité des océans etc.… Il y a donc un énorme besoin de mesures de toutes sortes. Même si les mesures par satellites se généralisent, on aura toujours besoin de mesures au sol.

• 23- Faut-il se pencher sur la question de voyage sur mars, avec le projet d’Elon MUSK, et même pouvoir y vivre ?

  L’énergie nécessaire pour s’extraire de l’attraction terrestre est importante. Il est donc illusoire de tabler sur la généralisation des voyages spatiaux et à la colonisation de mars ou de la lune, on ne disposera pas de la quantité d’énergie nécessaire pour lancer autant de fusées.

• 24- Pensez-vous que la géothermie est un moyen durable et facile à mettre en place ?

  La géothermie est une source d’énergie encore peu étudiée en France. Toutes les régions ne pourront pas en profiter et les technologies sont encore à améliorer. Pour la France métropolitaine, cela ne peut représenter qu’une faible part de nos besoins actuels..

• 25- Est-ce que les voitures électriques pourront réellement améliorer les conditions climatiques actuelles ?

  Telle qu’elle nous est proposée, la voiture électrique est peu efficace face au changement climatique, principalement à cause de son poids. La quantité d’électricité nécessaire pour faire rouler des centaines de millions de voitures est considérable. Elle donne bonne conscience à ses utilisateurs mais il faudra bien d’autres actions pour limiter le réchauffement. En particulier repenser nos besoins de mobilité.

• 26- Est-ce plus rentable d’utiliser l’énergie renouvelable que les centrales nucléaires, sur le plan écologique ?

  Rentabilité et écologie ne font pas bon ménage. Toute production d’énergie a un coût et un impact sur l’environnement naturel. Certains de ces impacts sont immédiats, d’autres sont sur le long terme. Et ces impacts sont parfois supportés par des populations habitant loin du lieu d’usage de l’énergie. La question du coût est aussi complexe car les méthodes de financement de ces énergies sont différentes : par la consommation, par l’impôt, par l’emprunt. Les risques pour la santé sont aussi différents avec des conséquences qui peuvent se manifester après des décennies, en particulier pour la radioactivité.

• 27- En quoi le réchauffement climatique est une des raisons qui cause l’acidification des océans ?

  Ce n’est pas le réchauffement qui acidifie les océans mais les émissions de CO2 liées aux activités humaines. Ces émissions sont donc responsables à la fois du réchauffement mais aussi de l’acidification de l’océan. La diminution voir l’arrêt de ces émissions est donc d’autant plus nécessaire.

• 28- Quelles peuvent être les solutions au niveau des littoraux pour freiner la montée des eaux ?

  On ne pourra pas freiner la montée des eaux. Pour se prémunir des dégâts il faut relocaliser les habitations et autres bâtiments plus loin du bord de mer ; à plusieurs mètres au dessus du niveau actuel. Et laisser des espaces naturels servant d’exutoires lors des tempêtes. Construire des digues sera trop onéreux.

• 29-Le réchauffement climatique représente-t-il le plus grand danger pour les êtres vivants ?

  Au niveau mondial, les causes de perte de biodiversité sont par ordre de classement la modification de l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des organismes, les changements climatiques, la pollution et les espèces exotiques envahissantes. (rapport de l’IPBES – le GIEC de la biodiversité) Si le changement climatique s’amplifie, il pourrait devenir la première cause.

• 30-Quel est le rôle de la végétation dans le climat ?

  La végétation capte le CO2 et stocke le carbone dans ses tissus et dans le sol. Mais ce sont les arbres qui le stockent sur de longues périodes qui sont le plus efficace dans ce processus. Par ailleurs la végétation permet de réguler les températures en particulier l’été en ville.

• 31- Est-ce que le réchauffement climatique a une influence sur l’apparition de cyanobactéries dans les cours d’eau (lacs) ?

  Le réchauffement de l’eau des lacs et des étangs, qui va de pair avec celui de l’atmosphère, favorise la reproduction de cyanobactéries et peut amener l’eutrophisation des plans d’eau avec une prolifération d’algues et une baisse de la teneur en oxygène de l’eau.

• 32- Est-ce que le risque d’incendie augmentera au fil des années (comme ceux de cet été) ?

  Avec le réchauffement les plantes sortent de dormance hivernale plus précocement et pompe l’eau du sol qui s’assèche. Les sécheresses d’été sont donc plus longues et plus intenses, la végétation s’assèche ce qui augmente le risque d’incendie. Et des régions actuellement épargnées seront aussi touchées, en France comme partout dans le monde..

• 33- Quelle serait l’énergie à développer dans les années à venir ?

  Les énergies renouvelables sont les énergies de l’avenir sur le long terme. Que ce soit l’énergie éolienne, l’énergie photovoltaïque, la biomasse, la géothermie ; l’énergie de l’eau (marine ou hydroélectriques). Elles ne sont pas parfaites et peuvent avoir des inconvénients mais elles seront encore là après 2100. L’hydrogène n’est pas une source d’énergie puisqu’il n’existe pas à l’etat naturel. L’énergie nucléaire a trop d’inconvénients pour être une solution d’avenir..

• 34-Quelles mesures ont été prise dans le limousin afin de ralentir le réchauffement climatique ? 

  Les conséquences principale en Limousin est l’augmentation des canicules et des sécheresses. Les collectivités doivent mettre en place des PCAET, Plans climat air-énergie territoriaux. Mais ces plans ont peu de mesures limitant les émissions donc notre consommation d’énergie sauf dans le domaine du chauffage des bâtiments. Globalement, ces PCAET ne sont pas assez ambitieux et ,ne remettent pas en cause notre organisation alors qu’on sait que c’est notre mode de vie qui est responsable de changement climatique

• 35- Quels sont les moyens de lutter au mieux contre le dérèglement climatique à notre échelle ?

  Au niveau individuel, il y a beaucoup de mesures à appliquer, sur les habitations (isolation) les transports (raisonner ses déplacements et ses moyens de transport) sur la consommation (supprimer en grande partie le superflu), accepter les lois et réglementations destinées à limiter nos émissions (contribution carbone, limitation de vitesse etc.). Si les citoyens agissent et le font savoir, les décideurs suivront le mouvement.

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